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décembre 2023

Interview de Marko Gazzotti

En exclusivité

Interview de Marko Gazzotti

De son enfance à son trophée de meilleur joueur de la Coupe du monde U20 en passant par ses rêves en Bleu, le phénomène Marko Gazzotti a choisi « Raffut » pour se raconter pour la première fois depuis son arrivée à l’UBB

On pourrait croire qu’il a grandi ici. Il flâne, déambule dans les locaux aussi librement que dans son salon et salue tous les salariés, polo du club sur les épaules. Quatre mois après sa signature inattendue à l’Union Bordeaux-Bègles, Marko Gazzotti est déjà comme chez lui au centre d’entraînement du CEVA Campus. Pourtant, l’histoire de cet imposant (1,92 m pour 110 kg) numéro 8 de 19 ans a commencé à 600 kilomètres de là, sur des terres tournées plutôt vers les pistes de ski que vers les terrains de rugby.

Originaire d’Aix-les-Bains, Marko l’ambitieux s’est retrouvé avec un ballon ovale dans les mains à l’âge de 4 ans. Quinze ans plus tard, il a marqué les esprits en s’imposant comme titulaire indiscutable avec les moins de 20 ans français devenus champions du monde, et a séduit les plus grandes écuries du Top 14. Son parcours fulgurant, sa jeunesse ou encore ses rêves de Quinze de France : le meilleur joueur de la Coupe du monde U20 cet été se livre dans une interview où il est question de Louis Picamoles, de Sergio Parisse, de déracinement et de plaquages ratés

Vos débuts en Top 14 ont été stoppés rapidement par une blessure (fracture du pouce lors du premier match de Top 14 face au Racing 92). Comment vous sentez-vous ? 

Ça va mieux. Au début, je n’avais pas si mal que ça, mais c’est en faisant la radio qu’on a vu que j’avais le premier métacarpe cassé. Je me suis fait opérer rapidement, et c’est allé assez vite. Je peux déjà rejouer. 

Qu’est-ce qu’on ressent mentalement quand on a espéré tellement longtemps de jouer en Top 14, qu’on réalise un petit peu son rêve et qu’on se blesse dès le premier match ? 

Ça a été difficile. C’était un rêve de gosse de débuter en Top 14, comme pour tous les petits qui jouent au rugby. Ce sont des choses qui arrivent. Je ne me suis pas non plus mis la tête dans le seau pour ça. Je savais qu’il allait y avoir une coupure, que j’allais avoir le temps de me remettre. C’était frustrant parce que j’avais envie d’enchaîner les matchs, mais c’est comme ça, j’ai puisé dans cette frustration pour revenir plus fort.

En l’espace d’un an, vous êtes passé de vos premiers matchs professionnels avec Grenoble au Top 14 avec l’UBB en passant par une Coupe du monde remportée avec les moins de 20 ans. Ça va trop vite ? 

Il faut essayer de suivre. Je bosse pour ça, de toute façon. Il y a deux ans, je jouais encore en Crabos, en moins de 18 ans. C’était mon rêve de jouer en Top  14 et de m’imposer dans mon équipe. Voire plus, si j’ai le niveau. Je voulais tenter ce défi-là. On verra si j’y arrive cette saison. De toute façon, il n’y a que le terrain qui dira si c’était un bon choix ou pas.

Comment se passe votre nouvelle vie à Bordeaux ? 

J’ai été super-bien accueilli ici, tout le monde m’a aidé dans mon intégration. C’est Nicolas Depoortère qui m’a accueilli. Le temps que je trouve un appartement, il m’a hébergé, et on a vécu en colocation chez lui. Ce genre d’ami, ça compte quand on va bien, mais c’est encore plus important quand on ne va pas bien. C’est vraiment primordial pour moi. Surtout que je suis loin de ma famille  ; donc, c’est un peu ma deuxième famille.

La suite de cette interview dans Raffut 6